Aller au contenu Aller à la recherche
/ / / Marché du travail

Marché du travail

Alors que le rôle des femmes consistait principalement à prendre soin des enfants et à s’acquitter des tâches domestiques, le Québec a assisté, au cours des années 1960 et 1970, à d’importants bouleversements socioéconomiques. Les femmes, particulièrement les épouses et les mères de famille, prennent de plus en plus leur place sur le marché du travail. Grâce, entre autres, à la création des cégeps et au développement des universités, l’univers des possibles s’est élargi pour toutes celles qui aspiraient à poursuivre leurs études. L’évolution des mentalités et l’audace de pionnières leur ont aussi permis d’investir des secteurs d’activités autrefois considérés comme typiquement masculins.

Pour mieux mesurer la progression des femmes sur le marché du travail, Gemma et sa petite-fille Florence nous dévoilent un pan de leur histoire personnelle… qui est aussi un peu la nôtre. Bonne lecture!

Gemma, 75 ans, grand-maman de Florence

Florence, 11 ans, petite-fille de Gemma

Plus haut que les flammes1

Florence revient de l’école, et trouve sa grand-mère Gemma dans son salon, en compagnie de sa mère Sophie. Quand Gemma lui demande comment s’est déroulée sa journée, Florence hésite à lui répondre. Elle a encore du mal à mettre des mots sur ce qui vient de se passer. Aujourd’hui, avec sa classe, elle a visité une caserne et, à sa grande surprise, elle y a croisé deux pompières. Pas une, mais deux! Elle y a vu un signe, une confirmation qu’elle pouvait, à son tour, faire une différence. Empêcher que des feux, comme celui qui a mangé la maison de son ami Théo, ne détruise les souvenirs d’autres familles. C’est ce qu’elle finit par révéler à sa mamie sur le bout des lèvres. La réaction de Gemma est instantanée :

Ma petite-fille, future pompière! C’est fou comme le monde change! Ah, combien de fois je me suis imaginé à ton âge en train d’opérer les blessés, de plâtrer des jambes cassées?

Pourquoi tu l’as pas fait?

J’aurais bien voulu, mais dans mon temps, les possibilités de carrière étaient, disons, plus limitées. À défaut de sillonner la campagne avec ma grande mallette noire comme mon papi, mon stéthoscope autour du cou, j’ai pris soin des autres à ma façon.

Qu’est-ce que tu veux dire?

J’ai appris à panser les bobos de mes enfants, à leur concocter toutes sortes de remèdes maison. Même ma sœur, qui était pourtant infirmière, me demandait souvent conseil pour les maux de sa famille.

Ah oui, comme ta fameuse pommade au miel pour les brûlures? Tu crois que ça fonctionne sur les animaux? Le chien de Théo en aurait bien besoin. Il lui manque quelques poils sur les pattes, le pauvre.

Hum, bonne question. Mais ce que je sais, ma pitchounette, c’est que tu feras une pompière exceptionnelle!

Faits saillants

Avant le dépôt du rapport Parent en 1964, il était peu courant que les femmes poursuivent des études supérieures, et les emplois qu’elles occupaient se limitaient principalement aux secteurs de la santé et de l’éducation.

Avancée notable : les femmes sont désormais plus nombreuses que les hommes à être titulaires d’un diplôme de niveau universitaire.

Depuis l’entrée massive des femmes sur le marché du travail au tournant des années 1960 et 1970, le taux d’activité est passé de 41 % en 1976 à 61 % en 2022.

Malgré tout, certains emplois demeurent très majoritairement féminins, notamment ceux du « prendre soin » comme éducatrices à la petite enfance (96 %), infirmières (90 %) ou encore préposées aux bénéficiaires (83 %).

Au Québec, en 2018, un peu moins de 4 % des femmes occupaient le poste de pompière. En contrepartie, certains emplois traditionnellement masculins présentent maintenant une plus grande mixité, comme ceux d’avocat.e.s, de médecins et de dentistes.

En savoir plus

1Titre emprunté au recueil de poésie du même titre de Louise Dupré, publié initialement en 2010.

Gouvernement du Québec
© Gouvernement du Québec, 2023