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Commentaires sur la chanson controversée de la Faculté de droit de l’Université Laval



Voici les commentaires que la présidente du Conseil du statut de la femme, Mme Julie Miville-Dechêne, a fait parvenir à la doyenne de la Faculté de droit de l’Université Laval, Mme Eugénie Brouillet, le mardi 26 août 2014.

À titre de présidente du Conseil du statut de la femme, je salue les démarches entreprises par la direction de la Faculté de droit de l’Université Laval qui ont permis le retrait de la chanson controversée du babillard Facebook du Comité de la semaine d’accueil et d’intégration. Je tiens aussi à vous informer que notre organisme a été interpellé directement par plusieurs citoyennes et citoyens choqués et désireux que nous dénoncions publiquement cette situation au nom de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Le Conseil ne peut que déplorer le fait qu’une chanson aussi méprisante à l’égard des femmes ait été préparée par l’Association des étudiants et des étudiantes en droit de l’Université Laval (AED) pour accompagner l’initiation de la cohorte 2014. Un court extrait des paroles, publié dans le journal Le Soleil du 22 août dernier, permet de constater le sexisme et la violence des propos. Bien plus qu’un simple texte à caractère sexuel ou grivois, il s’agit ici, de notre point de vue, d’un autre exemple de banalisation de la culture du viol. Une culture qui conçoit les femmes comme des biens à consommer, qui banalise les violences sexuelles et qui occulte la notion de consentement sexuel. De tels messages, même sous le couvert de l’humour, nient la dignité des femmes et sont inacceptables. Le danger d’une telle banalisation, dois-je vous le préciser, est que la société en vienne à considérer la violence sexuelle à l’endroit des femmes comme quelque chose de normal, et le consentement accessoire.

Le comité d’accueil des nouveaux admis à la Faculté de droit, composé de cinq femmes et de deux hommes, a pour mission de planifier une semaine d’activités pour favoriser l’intégration et la socialisation des nouvelles étudiantes et des nouveaux étudiants : « Tout durant cette période initiatique est planifié selon les règles de l’art, dans le respect de la personne », peut-on lire sur le site Web de l’AED. Malheureusement, le comité a échoué : cette chanson est totalement irrespectueuse à l’endroit de toutes les femmes, et sujette à miner les relations entre les femmes et les hommes.

Ces jeunes étudiants qui entament dans quelques jours leur formation à la Faculté de droit sont les juristes de demain. Souhaitons que les prochaines années outillent adéquatement ces futurs gardiens de la Charte des droits et libertés de la personne, qui interdit toute discrimination fondée sur le sexe.

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