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La présidente du Conseil dénonce les insultes misogynes contre les politiciennes sur les ondes de certaines radios



La présidente du Conseil du statut de la femme, Mme Julie Miville-Dechêne, tient à dénoncer haut et fort les propos méprisants et les insultes sexistes et misogynes auxquelles les femmes politiciennes sont soumises, particulièrement sur les ondes de certaines radios parlées. Le plus récent exemple est navrant. Sylvain Bouchard, un animateur du FM93 à Québec, s’est permis de suggérer qu’il faudrait « transplanter une paire de couilles » à la ministre de la Sécurité publique Lise Thériault. Il a ajouté « Si tu considères le sexe de la personne comme un élément pour nommer tes ministres, ça peut donner des Lise Thériault » *.

La ministre de la Justice et de la Condition féminine, Stéphanie Vallée, s’est vue traiter de façon tout aussi inacceptable sur les ondes de Radio X Québec. Parce que Madame Vallée avait refusé d’accorder une entrevue à son émission, l’animateur Carl Monette a dit en ondes que la ministre devait être « occupée à coucher » avec son conjoint, un animateur radio de l’Outaouais. Il a dit espérer en ondes que « Madame Vallée est plus compétente au lit que dans ses dossiers ».

La présidente du Conseil croit que ces attaques malsaines contre les femmes qui se lancent en politique sont non seulement très difficiles à vivre pour celles qui en sont les cibles, mais qu’elles envoient aussi un signal désastreux aux autres femmes qui songent à une carrière politique. Le Conseil du statut de la femme vient de publier un avis fouillé dans lequel il déplore les obstacles auxquels les femmes sont confrontées et qui nuisent à leur présence dans les lieux de pouvoir. La culture politique et la conciliation travail-famille font partie de ces obstacles. Toutefois, il est odieux que celles qui osent entreprendre cette difficile carrière publique se voient ciblées parce qu’elles sont des femmes par des animateurs qui cherchent à provoquer et à attirer un certain type d’auditoire.

Entendons-nous, il est normal et prévisible que les députées et ministres de tous les partis soient l’objet de critiques sur la place publique pour les actions qu’elles posent. Mais les dérapages actuels n’ont rien à voir avec une saine critique des pouvoirs publics.

Nous l’avons constaté dans notre recherche : les électeurs votent autant pour les femmes que pour les hommes, mais il y a encore un déficit de candidatures féminines qui s’explique en partie par toute cette culture politique inhospitalière pour les femmes. Pourquoi alors tolérons-nous que certains animateurs de radio se permettent d’insulter les politiciennes et d’émettre des propos sur leur sexualité?

* L’animateur qui a tenu ces propos s’en est excusé en ondes, le vendredi 9 octobre 2015.

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