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Magazine GF ⬝ Décembre 2021



Accès aux produits menstruels : les règles d’or

Les produits menstruels sont un besoin essentiel et universel. Selon une étude récente du Conseil du statut de la femme, une femme aura des menstruations pendant environ 40 ans, soit une moyenne de 2 500 jours au cours de sa vie. Pour plusieurs, l’accès aux produits menstruels demeure un enjeu de taille, en particulier chez les femmes à faible revenu ou en situation d’itinérance. Si des mesures existent dans certaines régions du monde pour en faciliter l’accès gratuit, l’utilisation de masse d’articles jetables soulève de nombreuses considérations environnementales. Derrière le tabou toujours largement accolé aux menstruations, la précarité menstruelle entraîne une multitude d’effets bien réels sur la santé, le bien-être, la participation sociale et la dignité des femmes. Un dossier du magazine Gazette des femmes.

Quotidiennement, des milliers de Québécoises se privent pour se procurer des produits menstruels. Chez les femmes en situation d’itinérance, la précarité menstruelle a de lourdes conséquences : plusieurs sont contraintes de sacrifier l’épicerie ou d’adopter des solutions de fortune qui mettent leur santé à risque. Se nourrir ou acheter des tampons? La journaliste Sabrina Myre donne la parole à une femme qui vit l’itinérance, et à des travailleuses qui viennent en aide à ces femmes.

Les initiatives québécoises pour combattre la précarité menstruelle sont généralement motivées par des préoccupations environnementales. Si certaines associations étudiantes priorisent la lutte contre la pauvreté genrée, l’égalité et la justice sociale ne sont pas toujours l’objectif premier des projets visant à subventionner les produits menstruels réutilisables. Hélène Mercier discute de programmes et de projets d’ici qui visent le vert… et l’égalitaire.

La gestion de l’hygiène menstruelle est désormais reconnue par les expert·e·s comme un enjeu mondial de santé publique. Cette considération, longtemps ignorée, donne lieu depuis quelques années à des initiatives issues des pays du sud pour éradiquer la pauvreté menstruelle. Comme l’abolition de la taxe tampon ou l’éducation des jeunes filles, notamment. Des modèles aujourd’hui implantés – ou en voie de l’être – dans plusieurs pays industrialisés. Gabrielle Anctil décrit certaines de ces solutions venues d’ailleurs qui font école.

Bon an, mal an, ce sont des tonnes de tampons et de serviettes jetables qui sont enfouies dans les dépotoirs québécois. Bien que la présence de produits chimiques soit confirmée dans les tampons de marques populaires, peu d’études examinent les effets à long terme de l’utilisation d’articles jetables sur la santé des femmes. Sabrina Myre analyse les solutions écologiques (et économiques!), dont certaines sont fabriquées par de petites entreprises d’ici.

Selon la journaliste Cécile Calla, les difficultés spécifiques que rencontrent les femmes, comme la précarité menstruelle ou les violences obstétricales, sont prises en compte avec plus ou moins de résultats par les différents gouvernements. Longtemps dévalorisé ou synonyme d’aliénation, le corps des femmes fait pourtant aujourd’hui l’objet d’un foisonnement d’initiatives. Cécile Calla nous convie à un retour du féminisme au corps, sous la loupe du dernier ouvrage de la philosophe féministe Camille Froidevaux-Metterie : Un corps à soi.

Enfin, notre collaboratrice au Sénégal, Clémence Cluzel, brosse le portrait d’un groupe de villageoises de Soucouta qui, depuis les années 90, se mobilisent pour sauver la mangrove du delta du Saloum. Cet écosystème, indispensable au développement des populations locales, est aujourd’hui gravement menacé par les activités humaines et les bouleversements climatiques dans la région. Un engagement qui fédère les femmes de l’ancienne et de la nouvelle génération.

Bonne lecture!

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