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Magazine GF ⬝ Avril 2023



Le marché du travail : participation, équité, autonomie

D’hier à aujourd’hui, la participation des femmes au marché du travail rime avec autonomie… et défis. Selon l’Institut de la statistique du Québec, en 2021, le taux d’emploi des Québécoises de 15 ans et plus se situait à 57 %, comparativement à 64 % chez les hommes. En 2022, on observe un écart d’environ 3,25 $ l’heure dans la rémunération horaire moyenne des femmes (autour de 29 $) et des hommes (un peu plus de 32 $). Au-delà des chiffres, l’intégration pleine et entière des femmes au marché de l’emploi reste fragile : secteurs de formation et d’emploi genrés, travail à temps partiel, horaires atypiques, précarité, maternité et parentalité, conditions inégales pour un travail équivalent, sous-représentation dans les postes décisionnels, discriminations croisées et non-reconnaissance des acquis des femmes immigrantes… L’autonomisation économique et sociale des Québécoises demeure intimement liée à leur participation égalitaire à la vie professionnelle et, partant, aux politiques publiques qui la favorisent

La contribution économique des femmes, essentielle à plus d’un titre, exige qu’on porte un “autre regard” sur leur travail. En conséquence, la structure salariale et la répartition des emplois entre les hommes et les femmes devraient être revues et corrigées.

Marie Lavigne (1993)
Présidente du Conseil du statut de la femme (1988 à 1995)

Au Québec, le travail à temps partiel demeure un apanage largement féminin : il touche 22,1 % des femmes actives contre 13,5 % des hommes. Levier d’émancipation pour les unes, facteur d’inégalité pour plusieurs, ce mode d’organisation du travail se décline en réalités multiples. Le travail à temps partiel est-il le passage obligé d’une conciliation famille-travail réussie? Ou le choix assumé d’une qualité de vie meilleure? Parfois l’un, parfois l’autre, souvent les deux, comme l’explique le journaliste Rémy Bourdillon.

Pendant des décennies, l’équilibre précaire entre carrière et vie familiale constitue le frein majeur à une participation équitable des femmes au marché du travail. Au Québec, malgré des écueils certains, la création des centres de la petite enfance (CPE) et du Régime québécois d’assurance parentale (RQAP) a grandement facilité l’insertion professionnelle des femmes. Mélina Nantel discute de la naissance de ces mesures sociales historiques, du rôle du Conseil du statut de la femme dans ces avancées, et des défis nouveaux auxquels font face le réseau des CPE et le RQAP.

L’intégration sociale des femmes immigrantes et leur sentiment d’appartenance à la société d’accueil passent par un parcours professionnel réussi. Pour plusieurs pourtant, devant les discriminations cumulatives, la non-reconnaissance des diplômes et une surreprésentation dans des emplois précaires aux conditions difficiles, trouver un emploi durable relève d’un véritable parcours de combattante. Marine Caleb nous guide dans les dédales tortueux de l’intégration professionnelle des femmes immigrantes.

France Beaudoin est animatrice et productrice. Depuis une dizaine d’années, sa boîte a produit un nombre impressionnant d’émissions, de séries et de documentaires. La chroniqueuse Mylène Moisan nous convie dans l’univers de la petite fille de Disraeli, qui occupe désormais une place enviable dans le monde de la télévision québécoise. Parce qu’elle sait s’entourer du meilleur, France Beaudoin s’impose comme une figure d’inspiration, tant auprès du public que de ses employé·e·s. « Ce que j’aimerais qu’ils sentent de moi, comme patronne, c’est que je sois un moteur pour faire arriver les choses, pour que les projets se réalisent. »

Professeure émérite de l’Université Laval, Claire Deschênes est une pionnière connue internationalement pour ses recherches et son engagement pour l’égalité des femmes en sciences et génie. Première femme professeure de génie à l’Université Laval, elle y a enseigné le génie mécanique pendant 30 ans et fondé le Laboratoire de machines hydrauliques (LAMH). Depuis 2017, elle est directrice de la revue interdisciplinaire Recherches féministes. « La marche de la science et de la technologie n’est pas neutre. Elle est située dans la culture, dans le temps, et elle peut être genrée », observe Claire Deschênes, qui répond aujourd’hui avec générosité à nos cinq questions.

Enfin, dans le contexte du 50e anniversaire du Conseil, le magazine Gazette des femmes passe le bâton de parole aux jeunes. L’objectif? Recueillir les aspirations, les préoccupations et les rêves d’une génération montante, d’une jeunesse engagée qui pose un regard lucide sur les réalités complexes qui la touchent. Rosalie Charlebois a été élevée sur une ferme agricole. Affairée entre la culture maraîchère et fruitière, la cabane à sucre traditionnelle et l’élevage bovin et avicole, la jeune femme de 21 ans cultive le rêve de prendre la relève de la ferme familiale. Rosalie partage avec nous les valeurs qui l’animent et la font briller.

Un dossier à lire dans le magazine Gazette des femmes!

Illustration : © Nadia Morin

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