Comme bien des Québécois et des Québécoises depuis le début de la pandémie, Line s’est convertie en boulangère. « Je fais des pains aux raisins, des pains hamburgers, des pains baguettes… Je me suis acheté un vingt kilos de farine bio et je suis en train de passer au travers! »
Le reste du temps, quand elle ne s’occupe pas de son père atteint de la maladie d’Alzheimer, elle travaille dans une résidence où habitent des gens atteints de troubles cognitifs. Aux proches qui pensent être oubliés, elle dit : « Venez les voir, parlez-leur, les émotions sont là, c’est ce qui reste le plus longtemps. »
Line a goûté à la COVID. Elle l’a attrapée en novembre, possiblement en livrant les repas aux chambres d’une résidence où le virus s’était installé à demeure. Elle a été un mois sur le dos, un long mois.
« J’avais des maux de tête comme je n’avais jamais eu avant, des migraines de 36 heures, des bourdonnements, une sensation de fièvre et une fatigue… »
Ses poumons ont heureusement été épargnés, mais elle a eu peur. « J’ai eu peur de mourir, j’ai toujours eu peur de mourir étouffée. »