La vie amoureuse et sexuelle est encore teintée de situations inégalitaires. Malgré les pas de géant franchis vers l’égalité, la violence sexuelle à l’égard des femmes et des filles demeure un obstacle majeur à son atteinte. Lire la suite
Koriass ne craint pas de s’afficher ouvertement féministe. « Être féministe, c’est exprimer, par la parole, les actions et les réflexions, le souhait que les femmes atteignent l’égalité dans toutes les sphères sociales. » Lire la suite
Le sexe est partout dans notre société : sur Internet, à la télévision, dans les publicités. Pourtant, il est difficile d’en parler sérieusement sans que le malaise s’installe. Pas simple dans ce contexte de discuter d’agression sexuelle. Lire la suite
Voici des questions visant à lancer des échanges en classe, suivies de quelques éléments de réponses.
Certains termes et expressions utilisés dans les conférences Sexe, égalité et consentement sont nouveaux et n’ont pas encore d’équivalent officiel en français. En voici des définitions libres.
Voici quelques ressources pour les victimes d’agressions sexuelles.
Cette ligne téléphonique d’écoute, d’information et de référence est destinée aux victimes d’agression sexuelle, à leurs proches ainsi qu’aux intervenantes et intervenants. Elle est accessible 24 heures par jour, 7 jours sur 7, partout au Québec.
SOS violence conjugale offre un service téléphonique 24 heures par jour, 7 jours sur 7, aux victimes de violence conjugale et à l’ensemble des personnes concernées par cette problématique.
Les CALACS viennent en aide aux femmes et aux adolescentes victimes d’agressions sexuelles, récentes ou passées, ainsi qu’à leurs proches. Vous pouvez consulter le site du Regroupement québécois des CALACS pour trouver le plus près de chez vous.
Les CAVACS offrent des services et du soutien professionnel aux personnes ayant été victimes d’actes criminels, ainsi qu’à leurs proches et aux témoins d’un acte criminel.
Diverses ressources sont disponibles dans les établissements collégiaux et universitaires. Il peut notamment s’agir des services d’aide psychosociale ou du service de sécurité. À l’occasion d’un atelier de discussion sur ces thèmes, le personnel enseignant est invité à faire connaître ces ressources aux étudiantes et étudiants.
Plusieurs autres ressources d’aide existent. Vous en trouverez une liste détaillée sur le site du ministère de la Santé et des Services Sociaux ainsi que sur ce site gouvernemental consacré aux agressions aux agressions à caractère sexuel.
Les gars, c'est à votre tour de vous impliquer!
Koriass ne craint pas de s’afficher ouvertement féministe.
« Être féministe, c’est exprimer, par la parole, les actions et les réflexions, le souhait que les femmes atteignent l’égalité dans toutes les sphères sociales. »
- Koriass
Il se dit membre en règle du « boys’ club » puisqu’il possède les particularités physiques nécessaires pour en faire partie : être né dans un corps de sexe masculin et avoir la peau blanche. Un des avantages majeurs dont bénéficient les adultes membres du « boys’ club », en plus d’être du sexe dominant, d’avoir accès à de meilleurs salaires et d’être surreprésentés dans toutes les hautes sphères décisionnelles, c’est de ne jamais avoir peur d’être agressés sexuellement.
Seulement 3 % des hommes adultes sont victimes d’agressions sexuelles.
L’élément déclencheur de sa réflexion, de son engagement féministe et de sa lutte contre la culture du viol a été l’agression qu’a subie sa conjointe, aussi mère de ses deux filles, à l’âge de 17 ans. Par cet événement, Koriass a pu constater concrètement le poids de la culpabilité porté par les victimes d’agressions sexuelles en raison de l’idée répandue selon laquelle elles en sont responsables à cause d’un comportement inadéquat. Il a aussi été témoin du silence entourant ces actes criminels dans notre société. Pour lui, le combat contre la culture du viol vise d’abord à abolir la culpabilité chez les victimes.
Il rejette l’idée que lorsqu’une femme se met belle, c’est inévitablement pour plaire aux hommes et que, si elle danse de manière suggestive, c’est qu’elle cherche forcément à avoir une relation sexuelle, « comme si tous les gestes d’une femme étaient faits en fonction du regard des hommes ».
En tant qu’homme, il est aux premières loges pour entendre ce qui se dit sur les femmes en leur absence, comme les blagues dégradantes et les propos sexistes tendant à les réduire à leurs simples fonctions sexuelles.
Les hommes ne doivent pas accepter les blagues sexistes et dégradantes. Koriass insiste sur l’importance cruciale de l’éducation des garçons quant à la culture du viol. Il faut arrêter de se montrer paternaliste envers les femmes et expliquer plutôt aux garçons de ne pas placer les filles dans de fâcheuses situations. Koriass mise sur l’éducation pour que soit atteinte l’égalité entre les femmes et les hommes.
« L’absence de oui, c’est un non. Un silence, c’est un non. Le oui doit être clair et précis. Si une fille dit oui et qu’en cours de route elle change d’idée, on ne continue pas, c’est non. Au cours de la fameuse conversation qu’un parent doit avoir avec son préado en lui disant qu’il doit mettre un condom, il faudrait rajouter “Sois donc sûr à 100 % que la fille est consentante et que ça lui tente vraiment de faire ça, et, si ce n’est pas le cas, arrête.” »
- Koriass
Le viol n’est pas un problème féminin, c’est un problème qui concerne les hommes, puisque ce sont eux qui commettent les agressions. Il faut davantage d’hommes qui prononcent « les trois mots les plus importants » au moment d’une dénonciation, soit « Je te crois ».
Koriass a aussi réfléchi à la question de la socialisation et des stéréotypes féminins et masculins qui engendrent des rapports hiérarchiques entre les sexes. Il explique que dès l’enfance, notre culture transmet aux garçons des stéréotypes qui renforcent leur masculinité : les gars sont plus forts que les filles, les gars doivent être de bons sportifs, ils ne peuvent pas pleurer comme les filles... Bref, cette masculinité s’exprime dans un rapport de force avec les femmes, voulant qu’elles soient plus faibles que les hommes.
« La façon dont on élève les garçons et les stéréotypes qu’on leur transmet affecteront nécessairement la relation qu’ils entretiendront avec les femmes. »
- Koriass
Démystifier le consentement et s’attaquer à la culture du viol
Le sexe est partout dans notre société : sur Internet, à la télévision, dans les publicités. Pourtant, il est difficile d’en parler sérieusement sans que le malaise s’installe. Pas simple dans ce contexte de discuter d’agression sexuelle.
La méconnaissance de ce qui constitue une agression est répandue. Une agression, c’est un contact sexuel non désiré pour lequel le consentement n’a pas été exprimé clairement. Cela peut être aussi simple que de se faire prendre un sein ou de se faire tâter les fesses sans l’avoir sollicité. Les agressions contribuent à réduire des êtres humains à l’état d’objets à consommer.
On imagine facilement que les agressions sont commises dans des ruelles sombres par un désaxé sadique et armé. Pourtant, selon les données, les deux tiers des infractions sexuelles sont commises dans une résidence privée. Près de neuf victimes mineures sur dix et un peu plus des deux tiers des victimes adultes connaissent l’agresseur.
Pendant la tournée, la conférencière a reçu de nombreuses confidences d’étudiantes. Plusieurs témoignages concernaient le sujet des violences sexuelles intraconjugales.
« J’étais vierge. Mon premier chum a tellement insisté pour qu’on couche ensemble qu’un bon soir, j’ai fini par le laisser faire, même si je n’en avais pas envie. Par la suite, j’ai régulièrement accepté d’avoir des rapports sexuels avec lui pour acheter la paix, pour pouvoir enfin dormir, car je devais me lever tôt le matin. »
- Témoignage d’une étudiante
Marilyse Hamelin soulève que certaines personnes qui ont commis des agressions ne le savent peut-être même pas. Dans la culture populaire et l’imaginaire collectif, un ou une partenaire qui résistent sont considérés comme une chose excitante, comme un territoire à conquérir. L’éducation sexuelle, notamment sur la notion de consentement sexuel, et l’éducation à l’égalité sont essentielles pour réduire la violence dans l’intimité.
La culture du viol est un phénomène social qui banalise, excuse et tolère les violences à caractère sexuel, allant même parfois jusqu’à les érotiser. La responsabilisation de la victime pour ce qu’elle a vécu de même que les nombreux obstacles entourant la dénonciation de l’agresseur sont des éléments de la culture du viol.
La culture du viol, c’est aussi tenir pour acquis que des hommes peuvent violer les femmes, que c’est inévitable, dans l’ordre naturel des choses. Cela découle d’une croyance répandue selon laquelle les hommes ont des pulsions incontrôlables. Cette masculinité toxique construite par les stéréotypes fait en sorte que des hommes s’estiment en droit de voir leurs besoins sexuels comblés par les femmes.
Il y a un phénomène du « double standard », ou du « deux poids deux mesures », lorsqu’il est question de la sexualité des femmes. Le comportement d’un séducteur est beaucoup plus accepté socialement que le même comportement venant d’une femme qui assume sa sexualité. Les mêmes actions ont des conséquences différentes selon le sexe.
« On a peu de marge de manœuvre quand on est femme… D’une part, si on ne se conforme pas à l’attitude sexy attendue de nous, on nous insulte, nous traite de frustrée, de mal baisée, de frigide, on dit qu’on a du sable dans le vagin. Si, au contraire, on s’habille sexy, alors on nous traite de pitoune, de cruche, de pute, et on nous dénigre tout autant. »
- Marilyse Hamelin
Poser un regard moral, humilier ou culpabiliser les femmes en raison de sa sexualité, des vêtements qu’elles portent, de ses pratiques sexuelles, du nombre de partenaires, c’est ce qu’on appelle le « slutshaming ». Cette attitude à l’égard du comportement sexuel des femmes est une forme de double standard.
La notion de consentement implique de respecter le fait qu’une personne ne souhaite pas échanger avec nous, dans la vraie vie comme sur Internet. Le « harcèlement en ligne » est une plaie. Les gars sollicitent les filles sur les médias sociaux, puis se sentent légitimes de les insulter si elles ne démontrent pas d’intérêt. Tout le monde a le droit de choisir ses interactions sociales, même sur le Web et sur les réseaux sociaux.
La zone amicale (friend zone1), c’est la posture du « bon gars » qui, malgré sa gentillesse, est placé dans une position où la fille convoitée refuse d’avoir des rapports sexuels avec lui. Ce concept est sous-tendu par l’idée que les filles et les gars ne peuvent être amis sans qu’il y ait de rapports intimes ou sexuels entre eux. L’absence de sexe est perçue comme une punition.
« Beaucoup de gars se plaignent d’être casés dans la catégorie “ami” et se sentent frustrés. Ils estiment qu’ils mériteraient davantage, comme si la sexualité était en fait une récompense ou, pire, un dû, en échange des bons comportements. Or, ça ne fonctionne pas comme ça. Personne ne doit de la sexualité à personne, jamais. Une telle conception erronée constitue une pente savonneuse pouvant mener à une agression sexuelle. »
- Marilyse Hamelin
« Il n’y aura pas d’égalité pour les femmes tant qu’elles seront jugées sur leur sexualité, qu’elles se sentiront vulnérables le soir dans la rue et se surveilleront les unes les autres, de même que leurs verres, dans les soirées et les bars. »
- Marilyse Hamelin
Le consentement sexuel est l’accord qu’une personne donne à son partenaire avant de participer à une activité sexuelle.
Conditions du consentement :
Elles peuvent causer toutes sortes de dysfonctionnements affectifs et sociaux chez les victimes :
Enfin, les agressions sexuelles peuvent avoir des conséquences sur le plan de la sexualité :
Pour en savoir plus, consultez le site Internet du Regroupement québécois des CALACS.
Si vous souhaitez obtenir un dédommagement pour l’agression subie, il est possible de poursuivre devant les tribunaux. La victime pourra obtenir une compensation financière si elle gagne sa cause. Le fardeau de la preuve pour une poursuite au tribunal civil est moins lourd que dans le cas d’une poursuite en vertu du droit criminel.
Cependant, vous devrez assurer les coûts liés à cette démarche. Certaines personnes sont admissibles à l’aide juridique . Il existe aussi quelques cliniques d’aide juridique au Québec, regroupées ici.
Le blâme jeté sur les victimes consiste à laisser entendre qu’elles sont responsables en partie de leur agression ou de la violence qu’elles subissent, et par conséquent que l’agresseur n’est plus le seul responsable de l’agression. On reproche aux victimes leur consommation d’alcool, leur choix vestimentaire, le fait qu’elles ne se soient pas débattues, etc.1 Ce mythe alourdit le fardeau des victimes d’agressions sexuelles et génèrent chez-elles un sentiment de culpabilité.
Le consentement sexuel, c’est l’idée de dire « oui » clairement à une activité sexuelle1. Il peut être retiré en tout temps par des paroles ou des comportements. Par ailleurs, il n’existe pas de consentement implicite ou tacite. Ne rien faire ou ne rien dire ne signifie pas qu’il y ait consentement. La personne doit avoir la capacité à consentir. Au Canada, l’âge minimal du consentement à une activité sexuelle est fixé à 16 ans2.
Le consentement ne peut être considéré comme valide si :
L’expression culture du viol est utilisée depuis les années 1970. Elle décrit un environnement social qui normalise la violence sexuelle. C’est une « culture dans laquelle les agressions sexuelles et les autres formes de violence sexuelle sont courantes, normalisées et banalisées »1. La culture du viol implique aussi la difficulté pour les victimes de dénoncer, le faible taux de condamnation des accusés, le déficit de crédibilité des témoignages des victimes, ou encore l’attribution aux victimes d’une partie de la responsabilité en raison de leur comportement (victim blaming). Il s’agit d’une culture dans laquelle on fait fi du consentement, jusqu’à entretenir une certaine érotisation des violences sexuelles.
Le harcèlement sexuel en ligne est une forme d’agression. Alimenté par le sexisme et la misogynie, cela consiste en la transmission répétitive de contenus offensants à caractère sexuel. Généralement, le harceleur va insulter sa cible sur les médias sociaux lorsqu’elle ne répond pas à ses avances. Les femmes et les jeunes filles sont visées en majorité1.
Le salopage est le fait d’humilier une femme en fonction de sa sexualité, de son comportement ou de son habillement en insinuant qu’il y a des manières d’agir et de se vêtir qui sont moralement acceptables pour une femme et d’autres qui ne le sont pas. Ce mot tiré du langage populaire intègre à la fois le concept du salissage de la réputation et le mot salope. Cette forme de sexisme est véhiculée par les hommes, mais peut l’être aussi par les femmes1.
Le double standard renvoie à des normes sociales qui régissent différemment les comportements attendus des femmes et ceux des hommes. Cela s’observe particulièrement à l’égard de la sexualité des femmes. Le double standard s’illustre notamment par le fait que le comportement sexuel d’un homme est beaucoup plus accepté socialement que celui d’une femme1.
Une sexualité égalitaire peut se définir comme une sexualité au sein de laquelle les deux partenaires sont des complices faisant l’amour en échangeant les caresses et les plaisirs. La sexualité égalitaire est une source d’épanouissement, qui tient compte de l’expression des désirs, des attentes et des limites des partenaires1.