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Cultiver l’art

Les femmes à l’œuvre

Auteur路e :Sébastien Boulanger

Bandeau :Illustration : © Nadia Morin

Révision linguistique :Révision linguistique : Bla bla rédaction et Josée Lecompte

Dès le milieu du 20e siècle, les entrepreneures culturelles sont au cœur de l’histoire de l’art moderne au Québec. Galéristes, fondatrices de centres d’art, pionnières de la diffusion, ces femmes demeurent largement absentes des ouvrages spécialisés. Sur le plan de la création et des collections muséales, la place des femmes a longtemps été réduite à une figure d’objet ou de muse. Pourtant, dans l’histoire de l’art québécois, les voix créatrices des femmes résonnent comme un engagement social et culturel pluriel, féministe et toujours actuel. Un dossier présenté dans le cadre du 50e anniversaire du Conseil du statut de la femme!

Pour jeter les bases d’une véritable politique de la culture et des arts, le CSF estime nécessaire de reconnaître l’ensemble de ce qui se fait en matière d’art et de culture au Québec et de reconnaître de manière équitable l’apport des femmes à ce processus.


– Conseil du statut de la femme (1991).
Pour une véritable politique de la culture
et des arts au Québec
, p. 11.

Sous la présidence de Marie Lavigne (1988 à 1995)

Elle a parcouru le siècle, libéré la pensée et incarné l’art pluridisciplinaire. Depuis plus de 80 ans, Françoise Sullivan est une figure de proue de l’art québécois. Danseuse, chorégraphe, performeuse, peintre, sculpteure, photographe et membre du mouvement automatiste, l’artiste est l’une des rares survivantes des 16 signataires de Refus global, en 1948. La journaliste Ariane Émond a rencontré pour nous cette géante discrète qui, du haut de ses cent ans, renouvelle sans cesse les codes de la création et de la réflexion sur l’ancrage social de l’art.

Tandis que les années 1970 voient surtout fleurir des politiques publiques et des initiatives en faveur des droits des femmes, le mouvement féministe souhaite articuler cette lutte dans toutes les sphères sociales, y compris la culture. « Le Québec doit aux historiennes de l’art féministes, à la pensée décoloniale et queer et à toutes ses intersections, la mise en lumière de la logique d’exclusion inhérente à l’histoire de l’art », écrit Antonia Mappin-Kasirer. Dans un texte documenté, la journaliste réfléchit à l’art des femmes d’ici, de 1973 à aujourd’hui, sous le regard de l’historienne de l’art Rose Marie Arbour. Discussion sur un demi-siècle d’histoire de l’art féministe au Québec.

Il y a 50 ans, en pleine effervescence du mouvement féministe, de nouvelles institutions artistiques et culturelles émergent au Québec. Des organisations pionnières, hauts lieux de réflexion et de diffusion qui, encore aujourd’hui, portent les voix des femmes. Comme le centre d’artistes autogéré montréalais La Centrale galerie Powerhouse, créé en 1973. Et les Éditions du remue-ménage, qui font leur apparition trois ans plus tard sur la scène littéraire québécoise. Miriane Demers-Lemay trace un portrait de ces icônes culturelles, qui contribuent toujours à affranchir la parole.

Les archives sont essentielles à la démocratisation du savoir et de la culture. Elles sont le reflet de ces parcelles de vie qui permettent de mieux comprendre l’histoire. Grâce aux collections de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, le Québec répertorie de nombreux fonds d’archives dédiés aux femmes. Le journaliste Charles-Édouard Carrier nous présente quelques-uns de ces trésors qui, à leur manière, témoignent d’une époque, de l’évolution du rôle des femmes et de l’avancement de la société québécoise depuis quatre cents ans.

Avez-vous déjà assisté à une pièce de théâtre dans une langue étrangère? Ce sentiment d’incongruité est vécu par plusieurs personnes qui souhaitent créer ou apprécier l’art et la culture. Les femmes ayant longtemps été exclues des espaces culturels, cette réalité demeure celle de nombreuses femmes de la diversité capacitaire – les femmes sourdes, handicapées ou neurodivergentes. Au Québec, la campagne La diversité capacitaire fait vibrer la culture voit le jour. Le but? Favoriser une représentation sociale équitable, authentique et diversifiée dans tous les milieux culturels. Un texte de Mélina Nantel.

Autrice-compositrice-interprète née à Montréal, Dominique Fils-Aimé est nommée Révélation Radio-Canada 2019-2020 dans la catégorie jazz. Depuis son entrée remarquée sur la scène musicale en 2018 avec l’album Nameless, l’artiste est une incontournable du paysage artistique d’ici. La Québécoise de descendance haïtienne, qui a grandi dans un environnement musical classique, soul et jazz, répond aujourd’hui à nos cinq questions.

Enfin, à l’occasion des 50 ans du Conseil, le magazine Gazette des femmes passe le bâton de parole aux jeunes. L’objectif? Recueillir les aspirations, les préoccupations et les rêves d’une génération montante, d’une jeunesse engagée qui pose un regard lucide sur les réalités complexes qui la touchent. Justine Martin est une jeune scénariste et réalisatrice de 24 ans. Le rapport à l’enfance, le féminisme et l’environnement sont des thèmes qui teintent ses récits, dans une perspective intersectionnelle et inspirée de ses expériences. Justine partage avec nous les valeurs qui la font briller.

Bonne lecture!