Magazine GF ⬝ Avril 2022
Mieux encadrer la maternité pour autrui
Interdite dans plusieurs pays, exempte de législation dans d’autres, la maternité pour autrui n’est pas reconnue au Québec. Bien que marginale, la pratique existe pourtant et gagne en popularité, ici comme ailleurs. Des Québécoises acceptent de porter et de donner naissance à un enfant pour des parents d’intention, dans un contexte souvent incertain. Pour prévenir les dérives potentielles, l’actuel projet de loi no 2 du gouvernement du Québec entend encadrer juridiquement le processus. Entre la marchandisation des corps, l’instrumentalisation de la femme porteuse et les histoires parfaites, la maternité pour autrui se teinte de plusieurs zones grises. Le magazine Gazette des femmes jette un regard sur cette réalité aux résonnances multiples, qui soulève des positions parfois polarisantes.
Depuis une quinzaine d’années au Canada, plusieurs provinces ont adopté des législations en vue de baliser la maternité pour autrui, dont la rémunération demeure illégale partout au pays. Au Québec, le projet de loi no 2 constitue un pas vers l’encadrement de la pratique. Contrat notarié, rencontre d’information avec des professionnel·le·s, montants pouvant être remboursés aux femmes porteuses, la journaliste Mélina Nantel analyse certaines balises prévues dans le projet de loi québécois.
Qu’est-ce qui motive un couple à recourir à une femme porteuse? Pourquoi choisir de porter l’enfant d’autrui? Peut-on décloisonner la pratique tout en assurant un rempart de protection équitable pour les deux parties? Comment mieux protéger l’enfant et faciliter l’établissement du lien de filiation avec les parents d’intention? Quels sont ces lieux et réseaux de rencontre entre femmes porteuses et futurs parents? Sabrina Myre débroussaille ces questionnements avec les principales personnes intéressées.
« Ils se sont pointés à l’heure dite au restaurant de Tracadie où ils s’étaient donné rendez-vous. Monica et Sébastien allaient rencontrer pour la première fois Sonia, après des mois à s’écrire et à se parler au téléphone. Ils ont parlé de tout et de rien, le courant a passé tout de suite. À la fin, ils ont abordé le sujet : Sonia s’offrait pour porter un enfant… » Au-delà des histoires difficiles, il y a ces rencontres uniques et scellées à jamais. Mylène Moisan nous raconte celle d’Ophélie, à travers les mots de deux femmes qui ont choisi de donner et de recevoir la vie.
En France, malgré une opinion publique favorable, la maternité pour autrui demeure formellement interdite par une loi depuis 1994. Preuve de cette ligne rouge infranchissable, aucun·e candidat·e à l’élection présidentielle actuelle ne propose d’encadrer légalement le processus. La journaliste Cécile Calla décortique ce tabou politique, la résistance sous-jacente, les options qui s’offrent aux couples français et les avancées qui témoignent d’une adhésion croissante des Français·es à cette pratique.
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Grande figure médiatique, la Dre Caroline Quach est microbiologiste-infectiologue. Professeure titulaire aux départements de microbiologie, infectiologie et immunologie et de pédiatrie de l’Université de Montréal, elle est responsable de la prévention et du contrôle des infections au CHU Sainte-Justine. Caroline Quach a été sélectionnée en 2019 par le Women’s Executive Network comme l’une des 100 femmes les plus influentes du Canada. Elle nous parle aujourd’hui de modèles, de force et de valeurs féministes.
Laetitia Beaumel a choisi de conjuguer culture et agriculture… pour un monde meilleur. À l’initiative de la jeune femme et de ses complices, un lieu artistique et agricole multifonctionnel occupe maintenant les murs et les jardins du presbytère de Scott en Beauce. Alice Guéricolas-Gagné nous fait découvrir Nouaisons, un centre agriculturel qui propose aux artistes en résidence un lieu de création multidisciplinaire foisonnant, tout en les invitant à découvrir le monde rural.
Bonne lecture!