De chez elle aux Îles-de-la-Madeleine, la COVID-19 semblait lointaine. Elle ne l’était pas. Il y a un an, le périmètre du quotidien de Maude est devenu les quatre murs de sa maison. Privée de la proximité avec ses amies, elle en a réalisé la valeur. La nécessité.
Pour son bal de finissante, Maude est arrivée à son école secondaire à l’heure dite avec une amie. Elles ont foulé le tapis rouge, se sont fait applaudir par les professeur·e·s placé·e·s en rang d’honneur, ont bu le verre de mousseux sans alcool qu’on leur a tendu. Voilà pour la cérémonie.
Son secondaire s’est terminé en queue de poisson et Maude ne savait pas trop à quoi s’attendre pour sa rentrée au cégep avec un nouveau mot, « présentiel », et son lot d’inconnus. « Ça a été moins pire que je pensais. J’allais sur place une fois par jour, mais il y avait une barrière à cause de la distance. »
Les Madelinots sont habitués aux vagues qui viennent du large, celles qui sèment la mort par les naufrages. Pas par un virus. L’archipel a été relativement épargné. Rare privilège d’être en zone orange, Maude a pu avoir une vraie bouffée d’air, une bouée : elle a pu voir son monde pendant les Fêtes. « Pendant un moment, on a pu oublier la pandémie. » Pendant un moment…